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 © Lettres d'ailleurs, d'ailleurs

billets d'humeur et poèmes

à la nuit, arraché

 

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Des paroles sans lien disent la fêlure

dont mon regard s’enfuit, se détourne, se déprend ;

silencieuses dans leur gangue mes pensées se débattent

leur abîme entrouvert ne se referme pas

j’attends.

               J’attends ce Dieu improbable,

                                                      inconnu de moi-même

qui traque la fissure au vif de mes chairs.

Arraché à ma nuit, dans son vide il demeure

et ses jouissances austères au noir trop infini

réprouvent mes élans.

 

Tragique

               le hasard dicte mes détresses,

de ma faim singulière l’immédiat se repaît.

Mon écriture limite trace ses frontières,

sa violence me taraude,

sa vérité inquiète fouaille dans mes sens.


Disloqué sur des murs mon corps s’écartèle

son esprit graffiti cicatrise leurs pierres ;

pétrifiés de silence les signes se démènent,

qui disent hors toute langue

la révolte insensée

                               de mes nuits à venir.

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