22 Juin 2010
Des paroles sans lien disent la fêlure
dont mon regard s’enfuit, se détourne, se déprend ;
silencieuses dans leur gangue mes pensées se débattent
leur abîme entrouvert ne se referme pas
j’attends.
J’attends ce Dieu improbable,
inconnu de moi-même
qui traque la fissure au vif de mes chairs.
Arraché à ma nuit, dans son vide il demeure
et ses jouissances austères au noir trop infini
réprouvent mes élans.
Tragique
le hasard dicte mes détresses,
de ma faim singulière l’immédiat se repaît.
Mon écriture limite trace ses frontières,
sa violence me taraude,
sa vérité inquiète fouaille dans mes sens.
Disloqué sur des murs mon corps s’écartèle
son esprit graffiti cicatrise leurs pierres ;
pétrifiés de silence les signes se démènent,
qui disent hors toute langue
la révolte insensée
de mes nuits à venir.