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 © Lettres d'ailleurs, d'ailleurs

billets d'humeur et poèmes

Ruptures - "beside the point"


 Charles Pachter
Beside the point - acrylique sur toile (150 x 120), 2009 *

****



d'abord le silence

                         épais, aquatique

où s'établit le lent début du mourir

Dans le bleu
                   se joue, se dénoue
tranquille, arraisonné,

                         sans souffle

                    mon présent qui s'efface


Je te disais :

- Jamais la mer en son amont ne fut si calme
                        si grosse de son silence, toute vague étouffée

Tu me répondais :

Ton corps paysage au vert moiré s'enfonce
                        ligne noire silencieuse
                                          nos parallèles s'y dénouent

J'ajoutais :

mais au delà en aval là où mon corps n'est plus ?

Tu me souriais :

- C'est sans importance, voyons
                                        ça n'a rien à voir

Moi je crois qu'il y a tout à y voir
                                                   je te l'assure :

c'est l'accumulation splendide du    

              C H     A       O      S

    mais je ne suis pas 
                           rassuré pour autant...
 

                                           ******************

*  Tableau reproduit avec l'aimable autorisation de mon ami Charles Pachter
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P
<br /> A propos de "l'aviation débridée" : Tous les pilotes s'étaient, sans le moindre doute, éjectés <br /> <br /> <br />
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P
<br /> Oui, c'est bien celui-là. La forme n'est-elle pas l'ombre de l'absent(e) ?<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Paul, merci de ta réponse si prompte... mais je ne suis pas sûre que nous nous soyons compris : tu dis que c'est un dialogue entre peintre et poète : précisément, je n'ai pas dit autre chose et<br /> c'est ce qui était émouvant...<br /> D'autre part, tu dis toi-même : là où il n'y a plus de propos ni de sujet : c'est ce que je voulais également induire en disant qu'il n'y a plus de son; cela ne signifie pas, bien sûr, que<br /> rien ne se dit, ni qu'il n'y a rien à entendre ... pour le reste, il est vrai, notre perception diverge...<br /> - je pense au monolithe de Kubrick et à Lux aeterna de Ligeti-<br /> Tu auras compris aussi que je préfère ton texte au tableau...<br /> Ton amie mal élevée mais ta lectrice assidue...<br /> <br /> <br />
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P
<br /> C'est formidable d'avoir quelques points de désaccord ! Nous en avons si peu ! Et ici on n'en a même pas...Mais ce que tu écris m'est une bonne leçon..Je suis parfois<br /> si prompt à me hérisser sans bonne raison...Je manque d'attention et d'écoute...Comme tu le vois, j'en rougis <br />  Tes indications musicales sont parfaites. Mais on pourrait peut-être ajouter "Planètes" de Holst ? D'accord <br /> C'est une telle joie de savoir que tu me lis...<br /> <br /> <br />
C
<br /> Est-ce un véritable dialogue avec ton ami Charles?<br /> J'aime beaucoup que tu aies pensé à rédupliquer la dualité du tableau - ce contraste entre la luxuriance de ce vert  compact et fermé, et le balayage neigeux et aéré du froid - par celle du<br /> dialogue, même si je n'y vois pas vraiment un chaos, même étymologique ... avant toute présence humaine, toute différenciation:   ton ami travaille tellement les contrastes que...<br /> <br /> En revanche, il me semble que jamais rien ne parle dans ses toiles - tu m'en as montré un certain nombre -  qu'il s'agisse de paysages, d'animaux, d'humains : tout me semble muet,<br /> sciemment, comme un film dont on aurait coupé le son  : ce en quoi il prend la peinture au pied de la lettre, si j'ose dire : il ne s'agit pas d'écrire, de parler, mais de<br /> présenter...<br /> Ton geste est  un beau geste d'amitié concertante : vous vous prêtez mutuellement vos voix complémentaires... beaux chants amoebées...  je comprends qu'il ait apprécié ton<br /> répons.    Accolades, mon ami.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> C'est un dialogue de peintre à poète. Lui le tableau et moi le texte. Il<br /> n'est pas muet ce tableau, je t'assure, pas plus que la vie et la mort ne<br /> le sont. .. Les titres de ses tableaux glissent souvent discrètement,<br /> comme dans un clin d'œil timide et malicieux un indice : "Beside the<br /> point" c'est à la fois "l'au delà du promontoire" mais aussi "le hors<br /> propos ou le hors sujet" : là où précisément il n' a plus de propos ni de<br /> sujet puisque plus rien ne peut y être proposé.<br /> La violence du ciel, là-bas, de l'autre côté, est proprement terrifiante<br /> et incontrôlée. Et ce corps paysage qui s'enfonce pour mieux mourir (ou<br /> naître à l'envers - n'être qu'à l'envers) participe encore pour quelques<br /> instants de ces deux univers.<br /> <br /> Charles me dit que mes mots sont des aperçus sur la mort, que son tableau<br /> reflète.<br /> <br /> Bisous, ma belle amie, à partager nécessairement avec chat noir   <br /> <br /> <br /> <br />